Parole de Bisounours

Nous faisons attention à rester honnêtes avec les autres autant qu’avec nous mêmes, et à rester honnêtes tout court ce qui est le minimum légal.
La création de valeur par les communautés est un bien commun, il ne peut pas s’approprier. Le Gouvernement et les élus sont nos interlocuteurs quotidiens et nous nous félicitons de l’alignement des planètes actuels qui, au-delà des logiques partisanes, place aussi haut l’ambition de la démocratisation du numérique, de la formation professionnelle et de l’insertion des décrocheurs et des demandeurs d’emploi, notamment dans les quartiers populaires et les zones rurales : c’est courageux, utile, important et tout sauf ringard. L’argent public est sacré, on ne peut pas privatiser les profits et nationaliser les pertes… Nous respectons nos partenaires, même s’ils sont moins agiles que nous, car ils nous paient.
Nous pensons que les femmes ont leur place même si elles ne se comportent pas comme des hommes… Nous ne faisons pas de fausses promesses aux gens des quartiers populaires.
Nous aimons vraiment la diversité, nous nous concentrons sur des personnes méritantes qui ont manqué d’opportunités et de chance du fait de leur milieu social, géographique ou de leur parcours mais qui veulent retrouver un chemin et reprendre la main sur leur destin : c’est pas grave s’ils ne sont pas les meilleurs, les plus rapides, les plus compétitifs.
Pour nous, un stagiaire est un stagiaire, pas un salarié mal payé.
Pour nous, un salarié est un salarié, pas un autoentrepreneur à client unique.
Pour nous, entreprendre est un choix, pas une nécessité.
Nous n’avons rien contre les  règles de  l’économie tant qu’elles se limitent à la sphère  économique. Nous croyons en l’économie du partage, à la consommation collaborative, au crowdsourcing mais nous ne les assimilons pas à la prédation et à l’asservissement, et nous ne pensons pas que cela va renouveler le capitalisme. Le statut juridique ne fait pas la vertu. Certaines associations sont vénales et certaines entreprises privées socialement vertueuses, la lucrativité n’a pas à être limitée tant que la répartition des profits est transparente, équitable et équilibrée entre actionnaires et salariés après que la mission sociale soit d’abord renforcée.
Nous n’avons pas cédé au culte de la Déesse startup même si, trop souvent, le Veau d’Or est maintenant en point com. Nous ne croyons ni aux prophètes libertariens, ni aux imams futurologues, ni aux prêtres du swag.
Nous croyons que la raison d’être d’une startup, ce n’est pas l’affrontement et la destruction. Nous  sommes convaincus que les vrais moments forts dans une entreprise, ce ne sont pas tant les closings, les IPOs et les M&As que les rencontres et l’émerveillement quotidien de travailler ensemble.
Nous sommes pour beaucoup entrepreneurs et, pourtant, nous ne nous voyons pas comme des  surhommes. Nous respectons les salariés qui ne veulent pas spécialement faire carrière, les fonctionnaires qui défendent le service public, les chercheurs qui inventent comme les énarques qui gèrent, les intellectuels qui réfléchissent comme les chômeurs qui souffrent.
Malgré notre optimisme légendaire, nous sommes tristes parfois de constater que l’on mesure trop souvent la valeur des personnes à  leur valeur économique ou marchande, ou à leur réussite économique.
Nous défendons les biens communs pour ce qu’ils ont d’universels, d’ouverts et d’accessibles à tous, non pour leur capacité de monétisation ou leur potentiel de big data.
Nous sommes convaincus que traduire des mémentos marketing venus de Californie ne peut, au mieux, que distinguer les consultants bien informés des autres consultants. Ou les bons traducteurs des mauvais traducteurs.
Nos inspirations, nous les puisons non pas dans les réussites des multinationales Google, Amazon, Uber ou Airbnb mais dans les parcours de vie de personnes de chair et de sang, MLK, Gandhi, Théodore Monod, Olympe de Gouges, Nelson Mandela, Cabu tout autant que Heather Brooke, Jacob Appelbaum, Lawrence Lessig ou Ada Lovelace.
Parfois, nous sommes en colère. Pas contre le droit du travail ou la pression fiscale, mais plutôt contre les inégalités, la pauvreté et les égoïsmes.
Mais on se calme vite, avec un gros câlin par exemple.
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